Après avoir passé 3 années de ma vie à la maison et à adorer mon rôle de maman à la maison, je me sentais ( je pensais me sentir) prête à retrouver un semblant de vie professionnelle. En déménageant à Ottawa, je savais qu'un retour un travail s'imposait pour moi. Le coût de la vie étant très cher ici et aimant voyager et nous payer du bon temps, nous savions qu'un seul salaire ne conviendrait pas. Même si je savais intérieurement que je ferais un retour au travail, j'en ai fait des crises de panique juste à y penser... Ok, avec du recul je comprend que ce n'était certainement pas juste ça mais tout le reste aussi, mais quand même. J'étais si bien dans mon RÊVE AMÉRICAIN que je n'avais pas réellement envie d'en sortir. Les rencontres de mamans à la piscine de resort à presque tous les jours après l'école, les grosses cabanes et Disney à 45 minutes de route... UN VRAI RÊVE dont le retour à la réalité a fait très mal...
J'ai volontairement remis à plutard toute la paperasse administrative que je me devais de faire pour être en droit d'enseigner en sol Ontarien...Je croyais que tout ce ferait en quelques semaines et j'avais peur d'être bousculé vers un retour un travail précipité....
Alors après tout le brouhaha que le déménagement nous a causé, je me suis retrouvé le 1er septembre avec 3 enfants à l'école à temps plein et une maman qui s'ennuyait à mourir et qui se sentait très inutile... Moi qui m'avait donné le droit de me la couler douce jusqu'à Noẽl ... j'ai bien réalisé que la vie ici est bien différente qu'aux States ( chose que je savais intérieurement mais que je me refusais de croire). Alors je pouvais continuer la DOLCE VITA comme en floride encore 6 mois mais cette belle vie toute seule sans mon entourage de pleasantville n'était pas très rose... D'abord pas vraiment d'amies avec qui allé m'entrainer, pas d'amies avec qui faire pleins d'activités... pas d'amies pour aller prendre un café et jaser de la vie. Ici les mamans travaillent et n'ont pas vraiment le temps pour tout ça...et je comprend bien cette réalité...Croyez-moi chers amis j'ai vite accroché mes jambes à mon cou ( c'est tu ça l'expression) et j'ai remplie toute la paperasse nécessaire pour retourner travailler. Et j'ai trouvé ça long mais tellement long mes amies... Ces mois auront sans doute été les plus long de ma vie... j'avais plein de temps pour remuer mes 3 merveilleuses années passées...en fait trop de temps...
Le problème que j'avais face à mon retour au travail c'est que je voulais un travail qui avait les mêmes horaires que mes filles... et je voulais me permettre de retourner travailler mais pas à n'importe quel prix... je ne voulais pas sacrifier ni mes étés, ni mes fins de semaines et encore moins le congé de Noẽl ou la relâche.... Ok j'en conviens c'était un peu pathétique comme raisonnement. Je passe mon temps à répéter à mes filles qu'on ne peut pas avoir le beurre l'argent du beurre et le beurrier... Et qu'est ce que j'avais comme exigence pour mon nouveau travail : le beurre, l'argent du beurre, le beurrier et même les actions de la compagnie de beurre. Je reconnais que j'avais une longueur d'avance puisque je suis enseignante mais reste que fallait bien que je reçoive mes maudits papiers qui me permettraient de pouvoir travailler. Et je ne savais pas si je serais capable d'attendre ces quelques mois...J'ai commencé à faire une recherche d'emploi et j'ai été convoqué à quelques entrevues mais je ne sais pas pourquoi ( voir ici mon sarcasme) personne ne m'offrait les conditions de travail que je voulais... et j'ai commencé à douter ... douter de mes convictions ... douter que c'était correct de désirer ces conditions de vie sachant très bien que j'agissais en gros bébé gâté. Heureusement, mon amoureux, ma mère et quelques amies m'ont fait réalisé que je ne devais pas accepter n'importe quel emploi s'il ne convenait pas à mes besoins car je n'y serais jamais heureuse.... merci mille fois de ne pas avoir jugé mes convictions et d'avoir beaucoup ris avec moi...
Depuis le début de l'année, je faisais du bénévolat avec les enfants en difficulté à l'école des filles. Cela occupait mon temps et je savais pertinemment que mon objectif était de me faire une place dans cette école dans le but d'y travailler un jour...Je me suis donc résilié à attendre mes fameux papiers et mettre sur la glace mon désir immédiat d'aller travailler. Il fallait que je me retienne à deux mains pour ne pas envoyer mon cv à des endroits dont je n'avais pas vraiment envie d'aller travailler. Et comme le disait mon amoureux et ma maman la patience a toujours sa place... J'ai finalement commencé à être surveillante sur l'heure du midi à l'école des filles et à être rémunérer un gros 15$ par jour pour mon heure de travail. WOW... un gros 75$ par semaine de paie. C'est pas grave car j'étais rémunéré pour faire ce que j'aime dans la vie ... i.e. jouer au ballon avec mes petits amis...hahaha!!
Et comme par magie, de fils en aiguilles j'ai reçu ma carte professionnelle de l'ordre des enseignants de l'Ontario...Et oui j'avais maintenant le droit d'enseigner en ontario...Ceux qui me connaissent bien sa- vent que je vis dans un monde idéal dans ma tête et comprendront que je pensais que j'enseignerais le lendemain... Quel choc j'ai eu en appelant au conseil des écoles catholiques (commission scolaire) pour leur dire que j'ai reçu ma carte de l'ordre et que je suis prête à enseigner.
Ils m'ont dit bien gentiment :
- " Écoutez bien madame, vous n'avez pas le droit d'enseigner tant qu'on ne vous a pas reçu en entrevue."
- " Ok, et c'est quand ces entrevues?"
-" On en a aucune idée... 5-6 mois"
-" Quoi? 5-6 mois avant que je puisse travailler ?"
-" ben oui madame c'est comme ça pour tout le monde"
-" oui mais je suis qualifié et tout..."
-" Comme tout le monde madame..."
Et moi de terminer la conversation avec un gros soupir de découragement en disant ;
" ok, d'abord!!"
Imaginez mon air de CU... après avoir terminé cet appel... Un gros air de déception... Moi qui dit toujours que la vie est bien fait et que tout arrive pour le mieux...En une seconde j'avait oublié cette façon de penser.... Je continuai mes suveillances du midi avec la bonne humeur hahaha!!
Jusqu'à temps que le directeur vienne me voir pendant mon bénévolat et me dise qu'une enseigante a dû partir vite et que personne n'était disponible pour la remplacer... Il m'a demandé de le faire juste pour une fois par urgence... Et que j'étais contente... et j'ai eu un très bel après midi!!! Youppi!! Et depuis ce jour, il y a eu plusieurs autres plus ou moins grandes urgences... jusqu'au jour ou le directeur me dise clairement en des mots de directeur d'école;
" sais-tu quoi... ils sont trop brêteux au conseil et c'est ben tant pis pour eux autres... fais en de la suppléance et on s'arranger avec le conseil." Quel bonheur furent ces paroles à mes oreilles et je me retrouve aujourd'hui, grâce aux nombreux appels du directeur à la commission scolaire, en entrevue mercredi prochain...
En espérant que l'attente des résultats du conseil ne soit pas aussi long que le temps pour obtenir une entrevue... car j'ai entendu dire entre les branches que j'ai un contrat qui m'attend à l'école des filles jusqu'à la fin de l'année...on verra bien mais en attendant je suis bien contente d'être resté fidèle à mes caprices d'horaire de travail... J'aurai exactement le même horaire que mes filles à l'exeption des réunions et de quelques journées spéciales...
Je pense que je me dirige vers mon idéal de conciliation de vie travail-famille.... La preuve qu'il faut croire en nos convictions... Je suis réaliste et je comprend qu'il n'est pas toujours possible de réaliser nos désirs.
Je suis tellement reconnaissante pour la vie que j'ai...
J'ai la vie dont j'ai toujours voulu!!
suite...
Et bien, entrevue faite hier !! Beaucoup plus de peur que de mal. Selon les dires des ressources humaines, je devrais avoir des nouvelles demain!! Youppi!!
Je vous tiens au courant chères amies!!
Désolé pour la longueur :)
